Lettre della CEM 21-05-2007

Aux Chrétiens Catholiques

Confiance, lève-toi, il t’appelle (Mc 10,49)

La paix de Notre Seigneur soit avec nous tous

Nous sommes heureux de présenter nos meilleurs vœux aux Enfants, aux Mères et aux Pères de Famille à l’occasion de leur fête respective

Les Evêques membres du Conseil Permanent de la Conférence Episcopale de Madagascar se sont réunis à Antananarivo le 15 et 16 juin 2007

En plus des questions touchant de la vie interne de l’Eglise des faits relatifs à la vie de la nation ont retenu notre attention, tels que

- l’insuffisance de communications pour trouver ensemble des solutions aux problèmes de la nation

- les perturbations en ville comme en campagne

- la dilapidation de nos richesses et du bien commun

- l’augmentation de la violence et de l’insécurité

- l’attitude de méfiance du gouvernement vis-à-vis de l’Eglise Catholique

« L’amour du Christ nous presse » (2 Cor 5,14) ; suivant l’Apôtre Paul, nous aussi, nous ne pouvons pas nous contenter de regarder et nous taire devant de tels faits, concernant notre peuple. L’amour du Christ nous oblige à aimer le prochain et prendre nos responsabilités. Dans la ligne et la continuité de cet amour du prochain, il y a également l’amour de la patrie qui nous incite à écrire ce message.

En effet, comme la célébration de la fête nationale approche, les Evêques, vos Raiamandreny, voudraient s’adresser tout d’abord aux fidèles catholiques. Au cours de cette fête nous allons allons célébrer particulièrement cette souveraineté sacrée de la nation qui a été perdue puis retrouvée, morte puis revivifiée.

La fête nationale veut rappeler surtout la communauté de vie du peuple malgache. Une communauté qui a été revigorée récemment par les célébrations de la Pentecôte et de la Fête du Saint Sacrement. Le peuple malgache a une langue unique, une patrie, une provision de route unique ; il forme ainsi une communauté de vie. Communauté édifiée sur le Fihavanana et raffermie par la foi. Communauté qu’il faut bâtir au jour le jour et qu’il faut actualiser dans l’élan commun à la recherche des solutions pour le développement de la patrie commune. Communauté qu’il faut rendre visible en maintenant toujours le dialogue et la communication malgré les différences d’opinion. Communauté édifiée sur les valeurs malgaches, telles que le Fihavanana, le respect de la vie et du bien d’autrui, le respect du droit de l’homme tout cela à la lumière de l’Evangile.

En conséquence nous refusons toute manœuvre visant à diviser le peuple malgache, à opposer les Eglises pour quelque raison que ce soit et n’importe qu’il vienne. Nous refusons l’abus de pouvoir, les monopolisations des biens de la nation ainsi que déprédation.

La célébration de la fête nationale nous lance aussi des défis ; en effet la lutte pour la libération, initiée par nos chers devanciers, n’aura de cesse que si notre patrie jouit de l’unité totale et que si elle vit et se développe en paix. Alors, l’ennemi et le colonisateur que nous devons combattre, c’est la pauvreté ainsi que les structures injustes source toutes les injustices et obstacle à l’authentique développement.

Confiance, levez-vous, prenez votre responsabilité

Les réalités que nous vivons actuellement nous incite à réfléchir et nous interroger nous-mêmes. Chrétiens, qui sommes-nous exactement ? Quelles sont nos responsabilités à l’égard de la vie de la nation ? Quelle force spirituelle anime nos activités d’engagement au sein de la société ? Il y a lieu de s’examiner sur les devoirs omis et aussi sur les questions qui sont de la responsabilité particulière des enfants de l’Eglise. Notre vie de foi comme nos engagements devront être évalués ensemble pour progresser vers le mieux.

L’Eglise catholique assume des engagements notables dans divers domaines de la vie nationale : éducation, culture, santé, lutte contre la pauvreté, autres activités de développement. Ces activités, couronnées de succès, nous portent à remercier Dieu. Il est aussi réjouissant de constater que chacun s’engage individuellement dans des secteurs variés. Pourtant il y a encore des lacunes, car on ne peut pas dire que tout soit parfait. Nous avons toujours besoin de nous examiner et de nous former sans cesse pour être des citoyens qui osent prendre des responsabilités. Notre manière de travailler devrait aussi être améliorée pour atteindre un vrai professionnalisme.

A vous tous qui assumez des responsabilités dans des organes de gouvernement ou de décisions, nous vous exhortons à tenir bon, loin de vous décourager ou de baisser les bras, témoignez toujours de votre foi. Rappelez-vous que l’Eglise vous soutient.

L’Eglise catholique se présente toujours comme l’Apôtre du Fihavanana, aussi se montre-t-elle constamment disponibles aux rencontres de dialogue et d’échange d’idées avec tout homme de bonne volonté qui cherche effectivement le bien de la Nation. Elle ne cesse également de poursuivre les initiatives de service qu’elle a réalisé depuis toujours.

La conscience de nos responsabilités héritée de nos aînés dans la foi, tels que Victoire Rasoamanarivo et Frère Raphaël Louis Rafiringa nous stimule toujours. Que ces chers aînés soient notre assurance par leur prière unie à celle de l’Immaculée Conception, Mère et Protectrice de notre Ile.

Ayez confiance, levez-vous, prenez vos responsabilités.

Nous vous bénissons.

 

Le Conseil Permanent de la Conférence Episcopale de Madagascar.

 

21 mai 2007

Hametraka hevitra

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